Juste avant les vacances de Noël, j’ai été interpellée à l’issue de mon conseil communal par le représentant d’une famille brésilienne menacée d’expulsion.
Cette famille vit en Belgique depuis 11 ans. Leurs trois enfants sont nés en Belgique et parlent couramment les deux langues nationales. Les parents parlent le français et ont tous deux un travail fixe.
Le 9 décembre, à 6 heures du matin, la police a arrêté la famille et l’a transférée dans une des maisons de retour de Zulte, dans l’attente de leur expulsion vers le Brésil.
Il en découle que les parents ne peuvent plus assumer leurs obligations professionnelles et que les enfants ne vont plus à l’école.
Entre-temps, l’état de santé de la maman aggravé de manière telle que leur expulsion est temporairement suspendue.
J’ai donc décidé d’interpeller la Ministre:
Madame la Ministre, je comprends parfaitement qu’il vous soit impossible de vous prononcer sur des cas individuels.
Ce que je souhaite mettre en exergue, c’est que la situation de cette famille est exemplative de ce que vivent des centaines de familles dans notre pays. Des familles qui, chaque année, se voient menacées d’expulsion vers un pays avec lequel elles n’ont pas ou plus aucun lien, au contraire de la Belgique où elles sont parfaitement intégrées.
Ceci m’appelle à vous poser les questions suivantes:
- Considérez-vous que ces familles doivent nécessairement être privées de logement, de travail et d’école pendant l’examen de leur procédure d’expulsion, a fortiori lorsque l’arrestation est contestée en justice?
- Ne serait-il pas temps d’évaluer nos politiques d’éloignement et d’expulsion, en particulier en ce qui concerne des familles parfaitement intégrées en Belgique? Combien de familles ont ainsi été expulsées ou menacées d’expulsion ces dernières années, pour quel motif et au bout de combien d’années de résidence en Belgique?
- Ne serait-il également pas temps de clarifier dans la loi du 15 décembre 1980 les critères de régularisation? Le bon sens et la sécurité juridique voudraient que parmi ces critères figurent à tout le moins le séjour en Belgique depuis plus de X années, ainsi que le fait d’avoir des enfants qui suivent notre cursus dans un établissement primaire ou secondaire depuis X années.