Sophie Rohonyi (DéFI): Madame la ministre, le centre médical héliporté de Bra-sur-Lienne a pour but de fournir un service de type SMUR prioritairement par voie héliportée, en se chargeant du transport du patient vers l’hôpital, mais aussi par voie routière lorsque les conditions météorologiques ne permettent pas le vol.
Il s’agit en réalité d’une ASBL qui exerce ses missions dans le cadre d’une convention entre le SPF Santé publique et le CHU de Liège, spécifiquement pour les provinces de Luxembourg, de Namur et de Liège mais aussi pour le Sud de la province du Hainaut, qui est particulièrement mal couverte.
Selon certaines informations, et en dépit d’une utilité publique incontestable, il ressort que cette structure serait menacée tant par une absence de cadre légal de fonctionnement que par un financement insuffisant de la part du fédéral.
Les cartes d’affiliation au centre médical, qui sont au nombre de 72 000, couvrent 47 % des frais de l’ASBL. Les 53 % restants sont supportés par les factures d’intervention, les donations, les prestations médicales, le soutien de plusieurs communes et des provinces de Liège et de Luxembourg.
Madame la ministre, la pérennisation du centre médical par l’adoption d’un cadre légal ou réglementaire ad hoc est-elle à l’ordre du jour? À une question qui vous était adressée en juillet 2018, vous répondiez avoir demandé au Conseil national de l’aide médicale urgente de se pencher sur le dossier des moyens de l’aide médicale par hélicoptère et qu’un groupe de travail avait été créé pour rédiger un avis à ce sujet. Qu’en est-il?
Enfin, un financement de l’État fédéral au maintien de ce service est-il envisagé? Pour quel montant? En juillet 2018, vous évoquiez le montant de 62 500 euros sur base annuelle. Sera-t-il le même pour les prochaines années ou le gouvernement a-t-il enfin l’ambition de reconnaître ce service par le biais d’un financement qui serait à la hauteur du travail qu’il réalise?
Maggie De Block, ministre: Madame Rohonyi, jusqu’à présent, une partie du financement des hélicoptères de l’AZ Sint-Jan Brugge et de Bra-sur-Lienne-CHU de Liège (deux fois 62 000 euros par an) est prévue par le fédéral dans le cadre de projets pilotes en plus du financement SMUR que ces deux hôpitaux reçoivent.
Il n’y a pas d’intention de changer cette situation pour l’instant. Vous savez que nous sommes en situation de douzièmes provisoires, il faut donc une dérogation et une motivation de la décision pour changer les montants. En outre, la situation des affaires courantes ne permet pas de mener de nouvelles politiques.
Après la réorganisation des moyens terrestres de l’aide médicale urgente, que j’ai menée et grâce à laquelle les services d’ambulances ont vu leurs moyens financiers multipliés par trois depuis le 1er janvier 2019, il serait en effet nécessaire de préciser plus avant la place et l’utilisation des hélicoptères dans le cadre de l’organisation des soins de santé.
Toutefois, il s’agit, comme je l’ai déjà dit, de nouvelles initiatives que je ne peux pas prendre en tant que ministre démissionnaire.
Sophie Rohonyi (DéFI): Madame la ministre, je vous remercie pour votre réponse.
J’entends que le financement est assuré par le fédéral, dans le cadre d’un projet pilote que vous ne pouvez modifier en raison des douzièmes provisoires.
Nous sommes effectivement en affaires courantes, mais l’inquiétude qui découle de la situation dont question existait déjà auparavant. Comme je vous l’ai dit, en juillet 2018, vous aviez déjà été interpellée sur le sort du Centre Médical Héliporté de Bra-sur-Lienne. Une solution plus pérenne au sujet du financement de ce Centre aurait peut-être déjà dû être trouvée à l’époque. Entre-temps, la situation s’est dégradée. L’inquiétude des citoyens est de plus en plus grande. Une pétition a été lancée. À ce jour, elle a récolté près de 14 000 signatures. Des actions de soutien sont également organisées.
Je rappelle que ce Centre a prouvé, outre son efficacité et son utilité, le caractère sérieux de son travail puisqu’il rend, chaque année, un rapport minutieusement détaillé et complet de ses interventions.
Vu le travail de ce Centre mais aussi les données que ce dernier est à même de vous fournir, il serait temps d’envisager une solution pérenne pour son financement, son existence. Comme vous n’êtes pas en mesure de le faire aujourd’hui, je lance un appel à votre successeur.