Cela fait partie des compromis à la belge : alors que les discriminations sur la base de la langue font partie intégrante des lois anti-discrimination de 2007, la discrimination fondée sur la langue reste encore et toujours la seule cause de discrimination dont aucune organe ne peut se saisir.
Il en découle une discrimination parmi les discriminations que dénonce notamment la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) du Conseil de l’Europe.
Quant à UNIA, le centre interfédéral pour l’égalité des chances, il s’est déjà déclaré – et à plusieurs reprises – prêt à élargir ses compétences aux discriminations basées sur la langue.
Plus récemment, la Commission d’évaluation de la législation fédérale relative à la lutte contre les discriminations a rendu son rapport dans lequel elle recommande de “désigner un organisme de promotion de l’égalité de traitement compétent pour le motif de la langue”, seule manière de “remédier à cette incohérence du dispositif de protection contre les discriminations qui crée une inégalité entre les victimes.”
Le gouvernement fédéral refusant de répondre à cette demande, les députés fédéraux DéFI, Olivier Maingain et Véronique Caprasse ont déposé une proposition de loi spécifiant qu’UNIA pourra agir en justice dans tous les litiges auxquels l’application de la loi anti-discrimination donnerait lieu, en ce compris les litiges relevant d’une discrimination fondée sur la langue.