Le 4 avril dernier, le Ministre Jambon présentait sa réforme de la protection civile qui, depuis lors, ne cesse d’inquiéter les acteurs de terrain, et en particulier à Bruxelles.
Alors que la capitale constitue une grande zone à risques en matière d’accidents impliquant des agents chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires et explosifs, les services de secours ne sont actuellement pas en mesure d’y répondre comme Tokyo et Amsterdam ont dû le faire en leur temps.
A titre d’exemple, la caserne de protection civile la plus proche de Bruxelles, à savoir Liedekerke, ne dispose que de 5 hommes de garde le weekend.
Malgré ces difficultés, la réforme du gouvernement fédéral va véritablement condamner la capitale puisqu’elle prévoit de ne conserver que 2 des 6 casernes actuelles, celle de votre commune et celle de Crisnée. Sera ainsi supprimée celle de Liedekerke dont Bruxelles dépend actuellement. Autrement dit, les moyens susceptibles d’être déployés à Bruxelles seront encore plus éloignés.
Un tel choix est irresponsable. Le délai d’intervention vers la zone urbaine la plus importante du pays qu’est Bruxelles sera ainsi porté à 1h30, 2h, voire 2h30, ce qui est bien trop long pour assurer la décontamination de victimes et leur acheminement vers des structures adéquates. Le gouvernement fait en outre reposer la responsabilité des secours sur le SIAMU dont les équipes ne sont pas ni formées ni équipées pour intervenir lors de ce genre d’accidents, encore moins depuis la persistance et la diversification de la menace terroriste.
Cette situation a poussé le gouvernement bruxellois à approuver une note demandant au Ministre-Président bruxellois de se concerter avec le cabinet Jambon pour renforcer les moyens des unités proches de Bruxelles ou même d’en positionner une en Région bruxelloise, plutôt que d’en fermer. A défaut de réponse positive, notre secrétaire d’Etat bruxelloise en charge du SIAMU, Cécile Jodogne, a annoncé le dépôt d’une motion en conflit d’intérêts.