Coronavirus: Ne pas céder à la panique mais agir et informer!

Sophie Rohonyi (DéFI): Madame la ministre, vous avez déjà été interrogée sur cette question du coronavirus, jeudi dernier, en séance plénière, sauf que nous attendions toujours les conclusions de l’OMS.

Entre-temps, cette dernière les a rendues. Elle a, dans un premier temps, conclu à une menace modérée au niveau international pour, ensuite, se corriger et conclure à une menace élevée. L’OMS renonce toutefois toujours à proclamer l’état d’urgence international.

Il n’en demeure pas moins que, pendant ce temps, le virus continue de se propager jusqu’à nos frontières. En France, trois personnes ont été contaminées à Paris et à Bordeaux. Ces personnes qui avaient séjourné en Chine ont été placées en isolement et seraient hors de danger. Un autre cas suspect est apparu à Berlin. Vous affirmiez ainsi qu’en toute logique, il n’y a pas de raison que la Belgique soit épargnée par le virus. Vous avez donc annoncé avoir mis en place plusieurs mesures, des protocoles en cas de suspicion, avoir informé tous les médecins et les hôpitaux des marches à suivre et pris toutes les mesures de précaution. En revanche, vous refusiez toujours de prendre des mesures supplémentaires comme la mise en quarantaine des cas suspects.

Pourtant, des chercheurs basés à Hong Kong ont estimé que les gouvernements devaient prendre des mesures draconiennes pour restreindre les déplacements de populations s’ils veulent endiguer la propagation du virus. De même, vous avez déclaré jeudi, toujours en séance plénière, qu’en fonction de la situation et si une éventuelle expansion de l’épidémie devait être observée, des recommandations seront formulées en concertation avec les services de santé des Régions et Communautés et que ces recommandations seront communiquées aux médecins de première ligne, aux hôpitaux ainsi qu’aux autorités en charge des ports et aéroports sans oublier nos services diplomatiques.

Ceci m’amène, madame la ministre, à vous demander si les professionnels de la santé ont bien été informés des précautions d’hygiène à prendre mais aussi de la conduite à tenir face à un patient suspect. En France, les médecins de ville qui pourraient prendre en charge un tel cas doivent contacter, pour analyse clinique et classement du cas, un infectiologue référent et/ou le SAMU. Avez-vous une idée du profil des personnes décédées en Chine? S’agit-il de personnes à l’immunité particulièrement faible? Dans l’affirmative, les mesures d’information à destination des professionnels de la santé mais aussi des patients en tiennent-elles compte?

Je me permets également de rebondir sur la question qui vous a été adressée par ma collègue, parce que c’est essentiel. Y a-t-il une concertation avec vos collègues, ministres de la Mobilité et des Affaires étrangères, en ce qui concerne le rapatriement et les conseils aux voyageurs? Je constate que des informations sont disponibles sur le site du SPF Affaires étrangères, mais quid des terminaux, par exemple, de notre aéroport national?

Une évacuation de nos ressortissants, comme l’ont décidée la France et les États-Unis, est-elle prévue? Dans la négative, à partir de quel seuil critique ces évacuations auraient-elles lieu? Dans l’affirmative, selon quelles modalités? Enfin, pouvez-vous me confirmer qu’on peut être contagieux durant la phase d’incubation, autrement dit, sans manifester de symptômes? Si oui, en quoi cela impacte-t-il les mesures que vous avez prises ou que vous comptez mettre en place?

Réponses de la Ministre: https://www.lachambre.be/doc/CCRI/pdf/55/ic096.pdf