NON à une régionalisation de l’école et de la culture, OUI à une mutualisation des efforts!

C’est avec consternation et non sans agaçement que j’ai pris connaissance de l’énième plaidoyer du ministre-président wallon, Paul Magnette, pour une régionalisation de l’enseignement et de la culture, et ce dans une logique de repli identitaire qu’il est pourtant urgent de combattre, tant en Europe que dans notre propre pays. J’ai envie de dire: “Cela suffit!”

Il est temps que les régionalistes du MR et du PS cessent de plaider pour des réformes de l’Etat à répétition sans pouvoir assumer les conséquences des précédentes, jouant le jeu du confédéralisme. Comme l’a bien exprimé notre ministre bruxellois de l’Emploi, Didier Gosuin, vouloir « des réformes institutionnelles nouvelles, c’est la fuite en avant du politique : quand il est incapable de faire son boulot, il invoque les institutions. »

Alors que le système d’enseignement supérieur basé sur les objectifs de Bologne implique de faciliter l’harmonisation et l’accessibilité des cursus, notre enseignement serait ainsi détricoté, au mépris de la libre circulation des personnes. Une régionalisation de l’enseignement porterait atteinte au pouvoir normatif unique et à la cohérence du système d’enseignement. Olivier MAINGAIN, président de DéFI, rappelait d’ailleurs il y a peu que “malgré toutes les tentatives de la déstabiliser, la Fédération Wallonie-Bruxelles exerce des compétences qui, à bien y regarder, sont porteuses d’un véritable espoir pour le redéploiement des deux Régions qu’elle réunit : enseignement, culture, audiovisuel et médias, petite enfance et accompagnement de la jeunesse.”Les régionalistes ont au contraire préféré diviser le monde académique en cinq pôles selon une logique territoriale au détriment de rapprochements académiques par matière.

Alors que le Pacte d’excellence lance des pistes pour faire face aux grands défis de notre enseignement, comme la maîtrise de la langue de l’enseignement et la réduction des inégalités, des voix s’élèvent pour un projet régionaliste dont ils n’ont jusqu’ici pas démontré la moindre plus value.

Alors que la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF souffre d’un déficit budgétaire,  la régionalisation démultiplierait les coûts administratifs et de fonctionnement sans garantie d’une plus grande efficacité. L’action du Ministre bruxellois de l’Emploi, Didier Gosuin, a en effet démontré que des politiques proactives rapprochant les mondes de l’enseignement et des entreprises pouvaient parfaitement être menées sans régionalisation.

Alors que les écoles primaires francophones des communes à facilités permettent à pas moins de 3.000 enfants de poursuivre leur cursus secondaire et universitaire à Bruxelles ou en Wallonie, la régionalisation compliquerait la vie de ces francophones pour qui le lien entre Bruxelles et la Wallonie est non seulement une nécessité mais une réalité. Par ailleurs, ces écoles suivent le programme pédagogique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’occasion de rappeler que DéFI tend par conséquent à maintenir l’inspection pédagogique francophone, reconnue comme seule valable par la Cour constitutionnelle, comme le rappelle Véronique Caprasse, députée fédérale et échevine à Crainhem.

La régionalisation de la Culture, avec une « culture wallonne » et une « culture bruxelloise », risque, en outre, de compliquer à outrance les politiques culturelles en dédoublant les administrations, en scindant les opérateurs et en fractionnant encore davantage les enveloppes budgétaires, sans apporter de solutions nouvelles aux problèmes rencontrés par les acteurs francophones aujourd’hui.

En conséquence, DéFI plaide pour une solidarité concrète et plus de principe, ainsi qu’une mutualisation des compétences et des moyens pour atteindre – ensemble et par notre complémentarité – nos objectifs communs.

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