Alors que l’avant-projet de loi du Ministre Vandenbroucke visant à rendre le métier d’infirmier plus “attractif” venait d’être approuvé ce vendredi 12 janvier par le gouvernement fédéral, le texte est aujourd’hui attaqué devant la Cour constitutionnelle par plusieurs fédérations d’infirmières et d’infirmiers du pays. Les infirmiers et DéFI y voient un texte contre-productif.
Phénomène exacerbé par la crise sanitaire, les infirmiers continuent de fuir un métier qui n’est plus attractif, ni pour les personnes déjà en poste, ni pour les futurs étudiants, dont les inscriptions ne font d’ailleurs que chuter.
Cela fait pourtant des années que le secteur infirmier et le monde politique, dont DéFI, tirent la sonnette d’alarme et se battent pour que le métier soit entièrement revalorisé et ce, afin d’éviter une aggravation de la pénurie de soignants.
Lutter contre la pénurie : voilà l’objectif déclaré du Ministre de la Santé publique à travers cet avant-projet de loi.
Sauf qu’une fois encore, la Vivaldi est à côté de la plaque par rapport aux besoins du terrain.
DéFI marque ainsi son soutien aux fédérations d’infirmières et d’infirmiers du pays qui demandent aujourd’hui l’annulation de certains articles de cet avant-projet de loi du Ministre de la Santé, considérant que leur rédaction prête à confusion en créant une nouvelle catégorie de soignants – appelés “infirmiers de base” – en ce qu’ils ne connaissent pas avec certitude les limites de leurs missions, redoutant ainsi une discrimination des infirmiers de base par rapport à leurs collègues généralistes.
DéFI dénonce plus globalement “une dangereuse tendance de la Vivaldi à vider la profession infirmière de sa substance plutôt qu’à la revaloriser comme promis”.
Comme le souligne Sophie Rohonyi, députée fédérale membre de la commission Santé et ancienne membre de la commission spéciale Covid au Parlement fédéral, “cela a commencé durant la crise sanitaire avec la délégation d’actes infirmiers à des personnes non qualifiées, puis avec la création de la fonction d’assistant de pratique médicale, à mi-chemin entre l’assistant infirmier et l’assistant administratif, et aujourd’hui avec la création de la fonction “‘d’infirmier de base’”.
Pour DéFI, il est urgent que ceux qui ont tant été applaudis durant la crise sanitaire soient enfin écoutés mais aussi, et surtout, soutenus et ce, via la mise en place de véritables mesures concrètes de revalorisation de leur métier, comme par exemple :
- La mise en place d’un cadastre de la profession infirmière
- L’établissement d’un système de réserve d’infirmiers afin de pouvoir effectuer des réquisitions sur cette base durant une crise
- Œuvrer à une revalorisation salariale des infirmiers
- Prendre en compte la pénibilité du métier pour l’accès à la pension.
- Rémunérer les stages de dernière année d’études en soins infirmiers
- Réviser les normes d’encadrement
- Revoir la classification des fonctions en remettant en cause la réforme IFIC
- Mettre en place des groupes de travail dans lesquels le secteur serait représenté afin d’établir des recommandations relatives à l’amélioration des conditions de travail
Sophie Rohonyi, députée fédérale : “Il faut non seulement recruter du personnel supplémentaire, mais aussi veiller à son maintien. Cela passe par un véritable plan global de rétention et de revalorisation du métier d’infirmier que l’on ne voit pas arriver. Au contraire, après les applaudissements, les infirmiers ont aujourd’hui droit à des gifles. C’est inacceptable ! ”