Ce 8 mars, c’est la Journée Mondiale de la Femme. L’occasion de faire le point sur les luttes et réalisations passées mais également de préparer l’avenir. En Belgique, nous disposons d’un arsenal juridique qui a permis une certaine évolution vers l’égalité des sexes.
Les femmes belges peuvent voter, se présenter aux élections, ont accès à la contraception et à l’avortement, peuvent travailler ou ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari, demander le divorce sans devoir se justifier, sont protégées contre le licenciement durant leur grossesse. De même, le viol est reconnu comme un crime et la violence au sein du couple, marié ou non, comme un délit.
En ce 8 mars, il me semble bon de rappeler que ces choses qui nous paraissent si naturelles sont en réalité le fruit – encore trop fragile – de longues luttes féministes.
Il s’agit de droits que nous aimerions considérer pour acquis alors qu’ils ne le sont pas : des femmes enceintes se font encore et toujours licenciées en raison de leur grossesse, les femmes violées ont un accès trop restreint à la justice, les violences domestiques restent légion, les femmes occupant des postes à hautes responsabilités restent l’exception, le droit à l’avortement se voit légalement restreint dans nos pays voisins,…
Tant que persistera cette transmission au combien lacunaire de l’histoire de nos droits, le respect plein et entier des droits des femmes restera lettre morte. Car l’histoire n’est qu’un éternel recommencement. Aujourd’hui encore, ces droits sont remis en cause par des courants ultra-conservateurs contre lesquels nos mères et grands-mères ont dû lutter. Au XXIè siècle, nous nous trouvons de nouveau face à des courants rétrogrades qui, bien que minoritaires, sont ultra-puissants, jusqu’à trouver un écho au sein même des institutions européennes. Le récent rejet du rapport Estrela au Parlement européen au mois de décembre dernier en est un des exemples les plus criants.
C’est pourquoi, tant qu’il y aura des inégalités salariales, des violences faites aux femmes, de la prostitution forcée, une sous-représentation des femmes dans les conseils d’administration des sociétés, asbl et organes exécutifs, des actes et injures sexistes, des actes d’intimidation envers les femmes se rendant dans les centres de planning familial,… nous nous devrons de « célébrer » la Journée internationale de la femme tous les 8 mars.
Ce jour doit être l’occasion de rendre hommage non seulement aux grandes figures féminines – et masculines ! – qui ont œuvré pour les droits des femmes mais aussi et surtout à toutes les femmes de ce monde qui sont des héroïnes du quotidien, qui vivent leur existence en tant que femme comme un combat de tous les jours, de tous les instants, jusqu’à devoir parfois subir le pire : un mariage forcé, une excision…. Profitons également de l’occasion pour se rappeler les combats qu’il nous reste à mener, encore plus dans un contexte de crise économique qui a véritablement ralenti cette difficile évolution vers l’égalité des sexes en faisant basculer nombre de femmes dans la précarité.
Le respect des droits des femmes nécessite une volonté politique, mais pas seulement : je reste intimement convaincue que par nos actes quotidiens, nous avons tous et toutes un rôle à jouer.
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